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insouciance à l’égard des animaux et de leurs souffrances, insouciance qui n’est que trop fréquente chez les hommes ; cette protestation, je l’avoue, est poussée à l’excès ; tout sentiment des proportions est détruit, la vie d’un insecte, d’un moucheron, est souvent traitée comme si elle valait plus que celle d’un être humain. Mais peut-être cela encore peut-il être pardonné aux Djaïnistes, si nous songeons aux excès de cruauté que tant d’autres se permettent. Nous pouvons parfois sourire en lisant qu’il ne faut respirer qu’à travers un linge, comme font les Yati, qui respirent toujours avec quelque chose d’appliqué contre leurs lèvres, afin que rien de vivant n’entre dans leurs poumons ; qui filtrent l’eau et, très illogiquement, la font bouillir — ce qui, en réalité, tue les organismes qui demeureraient vivants si l’eau n’était pas bouillie —, mais notre sourire sera plein d’amour, car cette tendresse est jolie. Écoutez un instant les paroles d’un Djina et plût à Dieu que tous les hommes les prissent pour règle de vie : « L’Un vénérable a déclaré… Telle est ma douleur lorsque je suis frappé, ou battu avec un bâton, un arc, une motte de terre, le poing, ou un tesson de vase — ou malmené, battu, brûlé, torturé,