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dont je vais parler dans un instant, enchaînent aussi le laïque jusqu’à un certain point. Prenons un simple exemple : le vœu de Brahmacharya, qui impose naturellement au Yati le célibat absolu, n’engage le laïque qu’à la tempérance et à la chasteté conforme à la vie d’un Grihastha. De la sorte, nous pouvons dire que les vœux marchent l’un à côté de l’autre : Ahimsa, l’innocence, Sûnriti, la sincérité, Astaya, qui nous retient de prendre ce qui n’est pas à nous, la droiture, l’honnêteté, Brahmacharya et finalement Aparigraha, par quoi nous ne nous attachons à rien, l’absence de convoitise ; — dans le cas du laïque, il faut entendre que celui-ci ne doit point être envieux, ou plein de désir ; dans le cas du Yati, il faut entendre, naturellement, que celui-ci renonce à tout et ne regarde rien comme « sien », « à lui ». Ces cinq vœux dirigent la vie du Djaïn qui traduit d’une manière très énergique le mot Ahimsa, l’innocence, « tu ne tueras pas ». Il pousse cela, dans sa vie, si loin, jusqu’à un tel extrême, que cela dépasse presque les bornes de la vertu ; cela atteint, pourrait dire un critique sévère, à l’absurdité ; mais ce n’est pas ce que j’entends dire, je vois plutôt là une protestation contre notre