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frappa alors le troisième personnage qui n’y fit pas attention. « Le premier, déclara le Shaikh, est dans la Loi ; le second, dans le Chemin, le troisième, dans la Vérité. »

Le prophète Mahomet est, naturellement, regardé comme l’autorité suprême, mais pour franchir le Sentier un Shaikh est nécessaire et le Murid, son disciple, doit lui témoigner la soumission et le dévouement les plus absolus ; le Murid doit obéir au Shaikh en toute chose, sans réserve ni hésitation : « Si l’on t’ordonne de plonger dans le vin ton tapis de prière, fais-le ; car le Shaikh sait tout ce que tu sais et plus encore ». Une méditation prolongée est exigée, qui s’élève avec les divers stades, jusqu’à Wajd — Samâdhi — l’extase. Kâbi’a une femme mentionnée par Ibn Khallikân (1211-1282 ap. J.-C.), montait la nuit sur le toit de sa maison et disait : « Ô Dieu ! le bruit du jour a fait place au silence ; l’amant est près de celle qu’il aime. Mais je t’ai pour amant et seule avec toi, je suis dans la joie. » Dieu seul contente le Sufi. Les derviches déclarent : « Nous ne craignons pas l’enfer, pas plus que nous ne désirons le ciel. » L’ascétisme le plus sévère est exigé, on ordonne des jeûnes de plusieurs