tu es venu tel qu’un fugitif sans défense et nous t’avons assisté ; pauvre et proscrit, nous t’avons donné asile ; sans ami dans le chagrin et nous t’avons consolé ! Pourquoi vos cœurs se troublent-ils à cause des choses de ce monde ? N’êtes-vous donc point satisfaits que d’autres obtiennent les troupeaux et les chameaux, tandis qu’avec moi vous regagnez vos foyers ? Au nom de celui qui tient ma vie entre ses mains, je jure de ne jamais vous abandonner. Si toute l’humanité s’engageait sur une route et vous, les Ansâr, sur l’autre, en vérité je suivrais les Ansâr. Le Seigneur leur soit favorable et les bénisse, eux, leurs enfants et les enfants de leurs enfants. » Ils pleurèrent, les rudes guerriers, si bien que « les larmes coulaient sur leur barbe », dit le chroniqueur : « Oui, Prophète de Dieu, nous sommes satisfaits de notre lot[1]. »
Ô mes frères hindous, qui ne savez rien du grand Prophète arabe, ne sentez-vous pas sa fascination — la puissance qu’il avait d’amener les hommes à souffrir la torture, d’affronter la mort par amour pour lui, de faire
- ↑ Spirit of Islam, p. 197, 198.