n’y aura plus personne pour t’offrir un culte pur[1]. » La lutte est furieuse ; des tourbillons terribles de vent et de sable semblent combattre avec les Musulmans. La victoire est à eux, car la force des puissances divines est avec eux et Mahomet doit être reconnu de tous comme le Prophète du Seigneur. C’est la première fois que Mahomet fait couler le sang en repoussant une attaque. Il avait toujours été tendre, compatissant, ses ennemis l’appelaient « l’efféminé » ; mais maintenant ce n’est plus un simple particulier, pardonnant tout le mal qu’on lui a fait ; il est gouverneur d’un royaume, général d’une armée, il a des devoirs envers les disciples qui ont cru en lui. L’heure vient où les crimes qu’il eût pardonnés comme homme, il les doit punir comme souverain et Mahomet le Prophète n’est point un faible sentimental. Après la victoire de Badr, deux hommes seulement furent exécutés et, contrairement à l’usage arabe, les prisonniers furent traités, sur l’ordre du Prophète, avec la plus grande bonté ; les Musulmans leur donnèrent du pain et ne gardèrent pour eux-mêmes que des dattes.
- ↑ Spirit of Islam, p. 145.