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Revenons à notre Prophète qui n’a encore qu’un disciple, sa femme. Ses disciples suivants furent ses plus proches parents. Cela est très significatif pour le fondateur. Il est aisé de conquérir des disciples dans une foule, foule qui ne vous connaît pas, qui vous voit seulement en chaire, ne vous entend que dans un discours précis ou dans les réponses faites à des questions posées. Mais devenir un prophète pour sa femme, pour sa fille, pour son gendre et ses proches parents. Ah ! voilà ce qui est véritablement être prophète, c’est un triomphe que le Christ lui-même n’a pas pu remporter. Voici donc les première disciples. Abû Tâlib, cependant, qui fut le protecteur de Mahomet sa vie durant, ne voulut point accepter comme Prophète l’homme qui, étant petit garçon, s’était accroché à ses genoux : « Fils de mon frère, lui répondit-il, je ne peux pas abjurer la religion de mes pères, mais par le Dieu Suprême, tant que je vivrai, nul ne se risquera à t’attaquer. » Se tournant alors vers Ali, son fils, le vénérable patriarche lui demanda quelle était sa religion. « Ô père, répondit Ali, je crois en Dieu et en son Prophète et je suivrai celui-ci. » — « Soit, mon fils, dit Abû-Tâlib, il ne t’invitera à rien faire