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hais, je méprise vos fêtes, je ne puis sentir vos assemblées. Quand vous me présentez des holocaustes et des offrandes, je n’y prends aucun plaisir ; et les veaux engraissés que vous sacrifiez en action de grâces, je ne les regarde pus. Éloignez de moi le bruit de vos cantiques ; je n’écoute pas le son de vos luths. Mais que la droiture soit comme un courant d’eau, et la justice comme un torrent qui jamais ne tarit[1]. » Voilà l’esprit qui anime les derniers prophètes. Nous pouvons prendre un autre exemple, tiré d’Ésaïe : le peuple se plaint que, bien qu’il ait jeûné, Dieu n’a pas écouté sa prière, que, s’étant châtié d’âme et de corps, Dieu n’ait pas paru y prendre garde. La réponse tombe alors foudroyante, comme du Sinaï : « Vous ne jeûnez pas comme le veut ce jour, pour que votre voix soit entendue en haut. Est-ce là le jeûne auquel je prends plaisir, un jour où l’homme humilie son âme ? Courber la tête comme un jonc, et se coucher sur le sac et la cendre, est-ce là ce que tu appelleras un jeûne, un jour agréable à l’Éternel ? Voici le jeûne auquel je prends plaisir : Détache les chaînes de la méchanceté,

  1. Amos, V, 21-24.