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saurais renaître comme un animal ou un fantôme, ou en aucun lieu de douleur. Je suis converti ; je ne suis plus sujet à renaître dans une condition de souffrance et je suis assuré du salut final[1]. » De même, le Bouddha disait que ceux qui meurent pendant que, « pleins de foi, ils accomplissaient ce pèlerinage renaîtront dans l’heureux royaume du ciel, lorsque le corps aura été détruit[2] ». La doctrine du Moi qui se trouve dans le Vinâya, a déjà été citée et nous voyons le Bouddha déclarer comme tout autre Hindou : « Car le Moi est le seigneur du moi ; le Moi est le refuge du moi[3] », phrase qui n’aurait aucun sens s’il n’y avait pas de Moi.

En somme la doctrine tout entière n’a plus de raison d’être et tombe en ruines, si l’on en écarte la théorie fondamentale d’un Égo qui parcourt, de naissance en naissance, le cycle des réincarnations et se fond dans le Moi divin lorsque l’émancipation est atteinte. C’est là la doctrine hindoue et le Bouddha promul-

  1. Mahâ paribibhâna-sutta, ii, 6-10.
  2. Ibid., V, 22. Le pèlerinage avait lieu à l’un des quatre endroits suivants : où le Bouddha était né, où il avait trouvé l’illumination, fondé le royaume de la vérité, enfin où il était mort.
  3. Dhammapada, 380.