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ceux qui avaient été protégés par leur caste, après en avoir fini avec leurs disputes au sujet de leur lignée tombèrent au pouvoir des plaisirs sensuels[1]. » À quel point était élevée la conception que se faisait le Bouddha du vrai brahmane, on en peut juger en lisant les dernières shlokas de la Dhammapada où, après avoir indiqué les caractéristiques du vrai brahmane, il conclut ainsi : « Celui que j’appelle un brahmane suit un chemin que ne connaissent ni les dieux, ni les esprits (Gandharvas), ni les hommes lorsque les passions sont éteintes ; celui que j’appelle un Brahmane est un Arhat (vénérable). Celui que j’appelle un Brahmane ne nomme rien son bien, ni ce qui est avant, ni ce qui est derrière, ni ce qui est entre ; il est pauvre et exempt de l’amour du monde. Celui que j’appelle un Brahmane, c’est l’homme fort, le noble, le héros, le grand sage, le conquérant, l’impassible, l’accompli, l’homme toujours en éveil. Celui que j’appelle un Brahmane, connaît ses demeures antérieures, voit le ciel et l’enfer, a atteint le terme des naissances, possède la science

  1. Brahmanadihammikassutta dans la Sutta-nipâla trad. du Pâli par V. Fausbôll. Sacred Books of the East. vol. X, p. 11.