vous de paroles, Ananda. » — « Mais si elles nous adressent la parole, Seigneur, que devons-nous faire ? » — « Restez bien éveillé, Ananda[1]. » Restez bien éveillé ; faites attention à ce que vous faites ; veillez sur vos pensées. Un long sermon sur la sagesse qui exige de veiller sur ses pensées afin de ne pas se laisser égarer, n’aurait pas fait la moitié autant d’effet que cette simple phrase : « Restez bien éveillé, Ananda. »
Parmi les caractéristiques frappantes de la doctrine du Bouddha, nous trouvons ce fait occulte que le mal ne peut prendre fin que par son opposé, le bien : « Il faut qu’un homme surmonte la colère par l’amour ; qu’il surmonte le mal par le bien ; qu’il triomphe du cupide par la libéralité, du menteur, par la vérité[2]. » Un homme doit être fort et résolu : « La gravité est le chemin de l’immortalité (Nirvana) ; l’insouciance, le chemin de la mort. Ceux qui sont sérieux ne meurent pas ; ceux qui sont insouciants sont déjà comme s’ils étaient morts[3]. » La causalité est ininterrompue :