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que la santé et la beauté et il demanda ce que c’était ; le conducteur de son char lui répondit que c’était la maladie, à laquelle la plupart des enfants des hommes étaient condamnés. Le Bouddha rencontra un cadavre, lui qui n’avait vu que la vie, et il demanda ce que c’était ; et le conducteur de son char lui répondit que c’était la mort à laquelle était condamné tout ce qui vivait. Et finalement le Bouddha rencontra un ascète calme, serein, loisible, respirant le bonheur, la paix, et il demanda comment il se faisait que dans un monde où régnaient la vieillesse, la maladie et la mort, cet homme pût être aussi serein. On lui répondit que cet homme possédait une vie au delà de celle des hommes, une vie fixée dans l’éternel : de là sa paix, sa sérénité, son calme au milieu de l’affliction. Alors, rentrant dans son palais le prince réfléchit et de ses lèvres s’échappa ce cri : « Pleine d’entraves est cette vie de famille, demeure des passions ; libre comme l’air est l’état de vie errante. » Cette idée s’empara de lui : le contraste entre le lien des passions et la vie de l’homme sans foyer ; jusqu’au moment enfin, où s’étant levé dans la nuit tandis que sa femme et son enfant dormaient à côté de lui, il