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parle aussi des deux premiers principes en les appelant les « deux maîtres » ou les « deux créateurs » et il est déclaré quelque part que l’intelligence suprême, Srosh, adorait « ces deux créateurs qui ont créé toutes choses[1]. » Il est certain que ce grand Un n’adorerait pas le mal, bien qu’il puisse certainement aussi rendre hommage à la dualité de la nature divine.

Comme pour régler définitivement la question, ces deux principes sont appelés « mes deux esprits » par Ahûra-Mazdâ lui-même[2]. Le docteur Haug s’empare avec empressement de cette idée et déclare que : « Ce sont les deux causes qui meuvent l’Univers, elles sont unies depuis l’origine par suite appelées « jumelles » (Yemâ, sanscr. Yaman). Elles sont partout présentes, aussi bien chez Ahûra-Mazda que chez l’homme… Nous ne trouvons jamais dans les Gâthâs, Angro-Mainyûsk mentionné comme un adversaire constant d’Ahura-Mazda, ainsi que ce sera le cas dans les écrits ultérieurs… Telle est la conception zoroastrienne primitive des deux

  1. Op. cit., Yasna, LVII, 2.
  2. Op. cit., Yasna, XIX, 9.