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preuves pour ou contre l’idée examinée par M. Vauquelin, et j’ai réussi à mettre hors de doute que ce que nous appelons hépar, est un sulfure métallique et que le soufre ne peut point se combiner avec les bases oxydées. J’ai passé un courant de gaz hydrogène sur du sulfate de potasse chauffé à rouge. Il se produit de l’eau et un sulfure de potassium, d’une belle couleur rouge de cinabre. La quantité d’eau ainsi obtenue indiquait que la potasse était décomposée. Dans une autre expérience j’ai fait passer un courant de gaz hydrogène sulfuré sur du sulfate de potasse rougi au feu ; et j’ai obtenu un sulfure de potassium transparent d’une très belle couleur rouge de vin. Les sulfures se sont dissous dans l’eau et leur dissolution n’a point été troublée par le muriate de baryte, preuve évidente que le sulfate de potasse qu’on trouve dans l’hépar se forme par la réduction de la potasse pendant l’opération et non pas par l’addition d’eau. — J’ai vérifié par des expériences directes que, dans l’hépar ordinaire, l’acide sulfurique du sulfate contient ¾ de la quantité d’oxygène qui se trouvait dans la potasse avant la sulfuration, et par conséquent que ¼ de la base devient sulfate et les autres ¾ deviennent sulfure de potassium. —

J’ai ensuite examiné les proportions dans lesquelles le potassium peut se combiner avec le soufre. J’en ai trouvé non moins de 7 degrés, c’est à dire les sulfures suivants sont obtenus : 1:o KS3 (1 at. de potassium avec 2 at. de soufre) par la réduction du sulfate de potasse au moyen de l’hydrogène ou le carbone. 2:o KS4 en exposant le soufre avec excès de carbonate de potasse à une température incandescente. 3:o KS6 de même, mais à une température qui commence à rougir, ou lorsqu’on réduit le carbonate de potasse moyennant des vapeurs de sulfure de carbone. 4:o KS7, lorsqu’on réduit le sulfate de potasse moyennant le gaz hydrogène sulfuré. 5:o KS8 par la réduction de ce même sulfate moyennant des vapeurs de sulfure de carbone, ou lorsque, dans l’hépar ordinaire, on réduit le sulfate de potasse qu’il contient moyennant un courant de gaz hydrogène sulfuré. 6:o KS9, lorsqu’on ajoute