Page:Bertrand - Les Fondateurs de l astronomie moderne, 1865.djvu/90

Cette page a été validée par deux contributeurs.
58
COPERNIC

l’empêcheraient pas de tourner et ne s’empêcheraient pas de tourner avec elle. »

Les observations dont parle Pascal se sont succédé, nombreuses et inexplicables dans les idées anciennes ; des expériences convaincantes ont produit une évidence égale à la certitude, et l’Église elle-même s’y est enfin rendue, bien lentement, il est vrai, et sans en faire bruit.

Vers la fin du dix-septième siècle, Bossuet regardait la question comme tranchée par une décision péremptoire et irrétractable, et ne daignait pas même y faire allusion lorsqu’il écrivait : « Il n’y a pas de cours si impétueux que la toute-puissance divine n’arrête quand il lui plaît ; considérez le soleil, avec quelle impétuosité il parcourt cette immense carrière qui lui a été ouverte par la Providence ! Cependant vous n’ignorez pas que Dieu ne l’ait fixé autrefois au milieu du ciel à la seule parole d’un homme. » Fénelon, il est vrai, sans contredire formellement une décision qu’il respectait, s’exprime d’une manière moins tranchante et admet la