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COPERNIC

ne troubla sa vie ; on ne lui connaît même pas de commerce affectueux et intime ; ennemi des discours inutiles, il ne rechercha ni les éloges ni le bruit de la gloire ; indépendant sans orgueil, content de son sort et content de lui-même, il fut grand sans éclat, et, ne se révélant qu’à un petit nombre de disciples choisis, il a accompli une révolution dans la science sans que, de son vivant, l’Europe en ait rien su.

Les honneurs posthumes ne lui ont pas manqué. Sa mémoire a recueilli ce que sa vie avait amassé, et la gloire, qu’il n’avait pas cherchée, a entouré son nom d’une auréole immortelle. Son livre a été la source d’une vive lumière ; on y a vu avec justice le commencement de la grande œuvre scientifique des temps modernes. Kepler et Newton ont pénétré bien plus avant dans les mystères des mouvements célestes ; mais c’est Copernic qui leur en a livré la clef, et aujourd’hui encore, après leurs immortels travaux, le véritable système du monde se nomme le système de Copernic.