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ET SES TRAVAUX

n’avait pas varié, mais ces sous, qui pesaient autant que nos pièces de dix sous, ne valaient plus, argent fin, que six centimes ; de monnaie d’argent ils s’étaient graduellement transformés en monnaie de billon, qui, acceptée avec répugnance dans l’intérieur du pays, n’était plus reçue par les négociants étrangers. Les intérêts du commerce étaient gravement compromis, et la question s’imposait aux promptes délibérations de la diète. Copernic fut chargé de l’étudier et s’acquitta de sa tâche avec autant de pénétration que de bon sens.

« L’avilissement de la monnaie est, dit-il, un des quatre grands fléaux qui, avec la discorde, les épidémies et la disette, peuvent troubler et agiter un État. » Il combat le préjugé de ceux qui s’imaginaient que l’affaiblissement des monnaies peut abaisser le prix réel des denrées en les mettant plus à la portée des pauvres ; le désordre et la confusion des espèces métalliques ne profitent qu’au changeur, dont le rôle devient plus actif et plus indispensable. Copernic s’applique même à prou-