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COPERNIC

il soupçonnait des difficultés, qu’il préféra éviter en ne publiant rien.

Copernic donnait gratuitement ses soins comme médecin à tous ceux qui les réclamaient, mais sans chercher à grandir sa réputation ni à accroître sa clientèle ; le savant astronome en usa précisément de même. Ne refusant ni sa société ni ses entretiens aux rares disciples qui venaient à lui pour s’éclairer, il leur découvrait tous ses secrets ; mais pour ceux qui, satisfaits du témoignage des sens, croyaient connaître la nature, ou qui, craignant de devenir plus savants qu’il ne faut, refusaient de soulever le voile mystérieux qui la couvre, Copernic n’essayait jamais d’élever malgré eux leur esprit et de dessiller leurs yeux, volontairement assoupis. N’oublions pas que, comme chanoine, il devait obéissance à ses supérieurs, et que cela gêne toujours un peu la liberté.

La croyance au mouvement de la terre se répandit pourtant peu à peu. On raconte que des comédiens, la prenant pour sujet de leurs plaisante-