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COPERNIC

même sens, mais nous leur appliquons, nous croyant immobiles, un mouvement contraire à celui de la terre, qui, selon les positions relatives, peut, comme on le voit par une analyse attentive, diversifier les apparences et simuler un déplacement, dirigé tantôt dans un sens et tantôt dans un autre. On peut demander encore, sans que Ptolémée puisse répondre, pourquoi aux plus grandes orbites correspondent de si petits épicycles et de si grands aux orbites moindres ? Cela tient, suivant Copernic, à ce que ces épicycles, identiques à l’orbite terrestre, sont égaux entre eux, et par conséquent d’autant plus petits relativement, qu’ils semblent tourner dans une orbite plus grande. Si la même loi ne s’étend pas aux planètes Vénus et Mercure, c’est que, par une inversion qui a été expliquée, l’épicycle de Ptolémée est pour celles-là leur orbite véritable, que l’on suppose mobile sur un cercle égal à celui de l’orbite terrestre. Les anciens se sont étonnés enfin, et non sans raison, de voir les planètes supérieures constamment en opposition