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COPERNIC

en plus précises, on avançait dans une voie sans issue, en s’embarrassant dans des entraves toujours plus nombreuses. Copernic eut assez de liberté d’esprit pour les rejeter, et assez de force pour les rompre d’une main hardie. Il fit disparaître ces vaines subtilités, et, lançant la terre dans l’espace, il plaça le soleil au centre du monde, comme le cœur et le foyer de toute la nature. Qui pourrait, dit-il, choisir une meilleure place pour cette lampe brillante qui illumine tout l’univers ? De même que le plus beau tableau ne peut être admiré et compris que d’un point de vue bien choisi, il faut, pour comprendre le système du monde, se placer par la pensée en son centre, qui est celui du soleil : c’est de là que Copernic aperçoit l’ordre harmonieux de l’univers et le spectacle éternel que ses maîtres lui avaient montré tant de fois sans lui enseigner à le comprendre.

Le soleil étant supposé immobile, il faut admettre que la terre tourne autour de lui, en décrivant chaque année un cercle précisément égal à