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ET SES TRAVAUX

nommé épicycle, est entraîné à son tour uniformément sur la circonférence d’un autre cercle, appelé le déférent, en emportant la planète qui le parcourt. Celle-ci se trouve ainsi soumise à deux mouvements qui s’altèrent mutuellement par leur composition ; elle ne peut, quoi qu’on fasse, décrire qu’une seule courbe, qui n’est pas un cercle, mais qui est produite par la combinaison de deux mouvements circulaires, et, par cette finesse de discours, ils prétendaient tout concilier. Ces hypothèses, qui, d’après Ptolémée, remontent à Apollonius, expliquent les traits généraux des mouvements observés, mais elles sont loin d’en reproduire exactement les détails, et les astronomes, tâtonnant pour ainsi dire dans les ténèbres, n’avaient pas hésité à compliquer leurs hypothèses en augmentant sans limite le nombre de ces cercles qui roulent les uns sur les autres. Leurs dimensions arbitraires, ainsi que leurs vitesses, laissaient une grande latitude qui prolongeait l’illusion, et, pour accorder la théorie avec les observations de plus