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ET SES TRAVAUX

trants de notre époque, M. Poinsot, en analysant le phénomène avec autant de finesse que de clarté, a montré que chaque jour notre pôle décrit autour de sa position moyenne un cercle de quelques décimètres ; pour les astronomes un mouvement si fin et si délié ne diffère pas de l’immobilité ; mais il a de l’importance aux yeux des géomètres ; il correspond à un rouage régulier et nécessaire, quoique imperceptible, de l’immense machine qu’il étudie ; la circonférence de ce petit cercle mesure, comme l’a montré M. Poinsot, le chemin que le pôle de l’univers parcourt chaque jour sur la sphère céleste ; c’est l’un des pas successifs de cette marche si lente signalée par Hipparque, et qui dure vingt-six mille ans.

Parmi les astres mobiles, le soleil seul suit une marche simple et régulière : on le voit décrire en une année sur la sphère céleste le grand cercle nommé écliptique, et, sans être rigoureusement uniforme, son mouvement le deviendrait dans des limites d’exactitude suffisante, si l’on se plaçait