Page:Bertrand - Les Fondateurs de l astronomie moderne, 1865.djvu/52

Cette page a été validée par deux contributeurs.
20
COPERNIC

reprocher que de voir une preuve de pénétration dans l’argument sans valeur qui le maintint si heureusement dans la bonne voie.

Copernic admit donc, comme Philolaüs et Héraclite du Pont, que la terre tourne en vingt-quatre heures, et d’occident en orient, autour de la ligne des pôles ; entraînés par ce mouvement, dont nous n’avons pas conscience, nous le transportons aux astres, qui semblent, par une rotation contraire, tourner en vingt-quatre heures d’orient en occident autour du même axe.

Cette explication simple d’un phénomène aussi universel fait disparaître bien des difficultés. La distance immense des étoiles exigerait, si leur mouvement était réel, une vitesse qui effraye l’imagination et que Kepler évaluait beaucoup trop bas en la fixant à dix-sept mille lieues par minute. On s’expliquerait en outre bien difficilement que ce nombre prodigieux de soleils, comme enchaînés par des liens invisibles, conservassent exactement leurs positions relatives, en formant un système