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ET SES TRAVAUX

tion comme sérieuse, il n’en fut ni retardé ni troublé, et crut pouvoir tout concilier par une distinction subtile : « La rotation de la terre étant, dit-il, un mouvement naturel, les effets en sont tout autres que ceux d’un mouvement violent, et l’on ne doit pas assimiler la terre, qui tourne en vertu de sa propre nature, à une roue que l’on force à tourner. » Deux cents ans de travaux et de découvertes ont effacé de la science cette distinction entre le mouvement naturel et le mouvement violent. Un corps, quel qu’il soit, n’a aucune vertu réelle, aucune causalité, pour produire son propre mouvement ou pour en changer la direction. Les corps célestes, dans leurs évolutions, ne diffèrent en rien des autres ; ils sont soumis aux mêmes lois mécaniques, de même que les substances organisées dans les corps vivants obéissent aux mêmes lois physiques et chimiques qui régissent la matière inerte. Le principe de Copernic est donc faux, mais il n’est pas absurde ; il l’a reçu d’ailleurs des péripatéticiens, et il serait aussi injuste de le lui