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POSTFACE

puisse y avoir rien de vide ; en sorte que même les plus éloignés agissent toujours quelque peu les uns contre les autres par l’entremise de ceux qui sont entre deux, bien que leur effet soit moins grand et moins sensible. »

Descartes, dont ce sont là les paroles, était trop occupé à admirer ses propres idées pour avoir le loisir d’examiner les phénomènes et de descendre aux minutieux détails : les vagues conjectures qu’il prenait pour des réalités, ne fournissent aucune décision précise, et sa doctrine, qui s’accommode à tout, mais ne fait rien prévoir, échappe à tout contrôle rigoureux : un arbre, dit-on, doit être jugé par ses fruits ; le système de Descartes n’en produit aucun. On peut en montrer les faiblesses, mais non les erreurs ; et comme il ne s’autorise que de lui-même, que ses conceptions suivant lui, se justifient par elles-mêmes, il est difficile de trouver des raisonnements en règle pour les contredire.

Newton, s’élevant au contraire à la connaissance des lois générales, fait de l’astronomie la