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ISAAC NEWTON

Daniel. On a cherché à faire remonter la composition de cet ouvrage, dont je ne veux pas me faire juge, à la triste période de son affaiblissement mental. Cette conjecture n’est pas fondée ; mais les preuves concluantes qu’on en a données auraient été jugées inutiles, s’il se fût agi de l’optique ou du livre des principes.

Plusieurs se sont étonnés, sans le lire, de voir un tel livre signé par Newton ; d’autres lui ont reproché avec amertume d’avoir signalé l’Église romaine dans la onzième corne du quatrième animal de Daniel. Il est juste d’ajouter que, ridicule ou non, l’interprétation n’est pas de lui. L’obscurité de l’Apocalypse a permis de tout temps à la ferveur des sectaires d’en tourner le sens à leur fantaisie. Depuis le commencement de la réforme on ne cessait d’y montrer la condamnation de l’Église romaine et l’annonce de sa ruine très-prochaine ; toutes les boutiques des libraires étaient pleines, dit Bossuet, de livres semblables. À côté du traité sur l’Apocalypse se place na-