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ISAAC NEWTON

jaillir de sa pensée toutes les vérités qu’elle contient.

Le second, plus habile à marquer les grands traits, se plaisait à remuer les questions les plus variées, en éveillant des idées justes et fécondes, qu’il laissait à d’autres le soin de suivre et de développer. Newton se croyait rarement obligé à énoncer la règle avant d’en faire l’application ; Leibnitz, au contraire, aimait à donner des préceptes, et se montrait plus empressé à proposer de beaux problèmes qu’à suivre le détail de leurs solutions. Si Newton, plus diligent, avait publié dix ans plus tôt sa théorie des fluxions, le nom de Leibnitz resterait un des plus grands dans l’histoire de l’esprit humain ; mais, tout en le comptant parmi les géomètres du premier ordre, c’est à ses idées philosophiques et à l’universalité de ses travaux que la postérité attacherait surtout sa gloire. Si Leibnitz, au contraire, abordant plus tôt l’étude des mathématiques, avait pu ravir à son rival l’honneur de leur commune découverte, on n’admirerait pas