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ET SES TRAVAUX

d’une longue et tardive discussion, auraient tout d’abord éclaté pour le confondre.

Leibnitz et Newton partagent donc la gloire d’avoir inventé le calcul différentiel, et, quoique différemment illustres, chacun d’eux doit être tenu pour honoré de s’être rencontré avec un tel émule. Bien qu’ils soient complètement d’accord sur le fond, on retrouve dans la forme qu’ils ont adoptée l’empreinte de leurs génies si dissemblables. L’un, plus préoccupé des lois de l’univers que de celles de l’esprit humain, semble voir surtout dans les nouvelles méthodes l’instrument de ses efforts pour pénétrer la nature, et, leur assignant un but plus élevé, en a mieux montré toute la portée. L’autre, qui mettait sa gloire à perfectionner l’art d’inventer, a plus nettement marqué la route, et nous suivons encore aujourd’hui les traces lumineuses qu’il y a laissées. Le premier, ne produisant ses découvertes qu’après en avoir longuement mûri la forme, a pu donner à ses travaux quelque chose de plus achevé et de plus ferme, et faire