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ISAAC NEWTON

lettre, Locke, qui depuis longtemps connaissait et aimait Newton, répondit immédiatement avec douceur et affection, en demandant des explications.

Le 11 octobre, Newton répondit :

« Monsieur, l’hiver dernier, en dormant trop souvent près de mon feu, j’ai contracté la mauvaise habitude de dormir, et une maladie qui a été épidémique cet été a augmenté mon indisposition, de sorte que, lorsque je vous ai écrit, je n’avais pas dormi une heure par nuit pendant quinze jours, et pendant les cinq derniers jours, je n’avais pas fermé l’œil. Je me rappelle que je vous ai écrit, mais je ne me rappelle pas ce que je vous ai dit. Si vous voulez m’envoyer une copie de ce passage, je vous en rendrai compte, si je peux. »

En faut-il davantage pour confirmer la vérité, si évidemment attestée par la note d’Huyghens ? La démence passagère de Newton est un fait constant ; il est impossible de le taire ou de le dissimuler : le grand Newton était homme, et sa faiblesse était soumise à toutes les misères de l’humanité.