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ET SES TRAVAUX

actes d’un si grand homme, on n’a jamais essayé d’en retracer l’histoire. Le professeur timide et insoucieux de succès, qui, riche de tant d’admirables découvertes, parvenait à peine à réunir quelques rares auditeurs, n’essaya jamais d’affronter les orages d’une discussion publique. Tranquille au milieu des agitations politiques, il assistait sans émotion aux événements les plus graves. Après la chute de Jacques, il prêta serment à Guillaume, en engageant par lettre ses collègues de Cambridge à en faire autant.

« L’allégeance, leur dit-il, et la protection sont réciproques ; le roi Jacques ayant cessé de nous protéger, nous cessons de lui rien devoir. C’est Guillaume aujourd’hui qui nous protège, c’est à lui que nous devons obéissance. Je n’ai pas à juger les opposants ; si le fait est blâmable, il est accompli, et je me borne à dire : Quod fieri non debuit factum valet. »

Newton traversa la session sans parler et sans agir, sans se mêler aux intrigues, sans les connaî-