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ISAAC NEWTON

de calculs difficiles qui n’ont pour fondement que ce même principe. »

Leibnitz pensait de même. Deux ans après la publication du livre des Principes, dans les Acta eruditorum de février 1689, il l’avait déclaré publiquement, sans adoucir par une seule parole de courtoisie son ton dédaigneux et indifférent. Se faisant, au contraire, le disciple de Descartes, et croyant préciser les vaines chimères de cet esprit superbe, il avait cherché dans l’impulsion d’un tourbillon la cause des mouvements planétaires ; et incidemment, après avoir trouvé, par des suppositions plus que contestables, l’expression de la force inversement proportionnelle au carré de la distance, il ajoute : « Je vois, par le compte rendu donné dans ce recueil, que le célèbre Isaac Newton est parvenu au même résultat ; j’ignore sur quels principes il se fonde. »

L’ouvrage de Newton était publié depuis deux ans, et tandis que Huyghens n’y voyait qu’une lettre morte et stérile, la curiosité si facilement