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ET SES TRAVAUX

exprimée par la formule célèbre ut tensio sit vis, il avait déduit un moyen de régler les horloges, et son nom est prononcé avec honneur, quoique mêlé à d’ardentes discussions de priorité dans l’histoire du progrès le plus important de l’horlogerie.

Hooke était enfin un habile architecte, et la ville de Londres, après l’incendie de 1666, se trouva bien d’avoir suivi ses conseils. Mais les qualités brillantes de cet homme singulier, qui aurait pu être le rival de Newton, étaient gâtées par un grave défaut. Son génie entreprenant manquait de persévérance et avait plus d’élan que de force ; son humeur curieuse se contentait d’avoir entrevu confusément la vérité sans la soumettre aux épreuves rigoureuses de la géométrie, et son ardeur trop précipitée, laissant toujours ses découvertes imparfaites, ne donnait que des fruits sans maturité. Il avait trouvé ou plutôt deviné par un heureux et soudain effort la loi exacte de l’attraction. Dans son désir empressé de s’en assurer la possession,