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ET SES TRAVAUX

de son esprit appréciait la force et la fécondité. On se demandera peut-être pourquoi des citations choisies ne donneraient pas ici même, avec une idée de la méthode, l’esprit et la quintessence du livre, en guidant de loin le lecteur sur les traces de Newton, sans lui imposer le langage intraduisible et inconnu de l’algèbre ? Mais ce serait mal comprendre le travail difficile et sérieux auquel le grand philosophe a sans doute consacré bien des mois. Locke, il ne faut pas l’oublier, n’était pas étranger aux mathématiques ; et, pourquoi ne pas le dire ? son intelligence, accoutumée à la méditation, dépassait de beaucoup la moyenne.

Les applaudissements n’ont pas manqué au livre des Principes, mais des réclamations et des objections troublèrent en même temps l’esprit inquiet et défiant de Newton. Après avoir énoncé la loi de l’attraction, il avait cru rendre justice suffisante à Hooke en mentionnant sèchement et froidement, suivant sa coutume, les idées antérieurement émises sur le même sujet, et en mêlant dans