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ISAAC NEWTON

l’éclat de ses travaux ne pouvait rester complètement caché. Apprenant qu’il s’occupait du même problème, et désespérant des promesses de Hooke, Halley se rendit à Cambridge. Il s’exposait fort à être rebuté, et Newton était peu disposé d’habitude à faire ainsi largesse de ses trésors ; mais, touché par cet ardent désir de la vérité, et sensible peut-être à une admiration si bien méritée qui venait le trouver comme d’elle-même, il dépassa au contraire les espérances de Halley, et lui ouvrant avec une magnifique profusion la source intarissable de ces secrets d’une grandeur jusque-là sans exemple, il déchira tous les voiles et l’introduisit le premier dans le sanctuaire. Halley put contempler dans leur splendeur première et originale ces belles démonstrations, qui montrent dans l’attraction le ressort si simple de cette machine si composée, je veux dire l’univers, dont elle explique les mystérieuses complications sans en affaiblir le prodige. Il apprit avec une admiration toujours croissante comment, en faisant rouler les astres