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ET SES TRAVAUX

étaient arrivés à des conclusions semblables ; tous trois avaient aperçu l’importance du principe et la grandeur de l’édifice dont il devait être le fondement, mais tous trois l’avaient soulevé dans leur tête sans pouvoir en soutenir le poids. Ils eurent occasion de se rencontrer et de causer de leur commune découverte. Le jeune Halley, passionné pour la science, désirait surtout obtenir des deux autres des éclaircissements et des développements. L’esprit exact et prudent de Wrenn n’osait pas s’aventurer sur un terrain aussi inconnu que difficile. Hooke, au contraire, déguisant pour un temps son impuissance sous l’exagération de ses promesses, se donnait un air de grand savoir en esquissant avec complaisance les belles conséquences du principe ; mais ses démonstrations ne prouvaient malheureusement que la stérilité de ses laborieux efforts. Halley n’en fut pas ébloui, et sa vive et sérieuse attention les réduisit bien vite à leur juste valeur. Quoique Newton, satisfait de sa vie tranquille et retirée, ne communiquât rien au public,