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ET SES TRAVAUX

comme ébloui par l’excès de la lumière intérieure, n’ayant conscience ni des heures qui s’écoulaient toujours trop vite, ni des jours qui finissaient toujours trop tôt. Ses besoins corporels constamment oubliés ne pouvaient le distraire ; l’homme avait disparu, et c’est sans aucune exagération qu’en songeant à cette extase continue et sans exemple, Halley a pu s’écrier magnifiquement :


Nec propius fas est mortalem attingere divos.


La grande découverte exposée et démontrée dans le livre des Principes avec la plus lumineuse clarté est celle de l’attraction universelle ; le soleil attire les planètes, qui s’attirent elles-mêmes mutuellement. Cette secrète et mystérieuse vertu pénètre les profondeurs de la matière en établissant une dépendance mutuelle et comme un lien que rien ne peut rompre entre tous les éléments de ce vaste univers. Chaque partie réagit sur le tout, et le moindre atome attire indistinctement tous les au-