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ET SES TRAVAUX

fice. Newton était très-capable, par la seule pénétration de son esprit, de trouver en lui-même toutes les lumières ; mais le livre d’Huyghens, De Horologio oscillatorio, dans lequel la mécanique a fait un si grand pas, arriva tout à point pour l’aider. Nous avons là-dessus son propre témoignage dans une lettre à Oldenbourg, écrite en 1673. Il dit en effet : « J’ai reçu le précieux cadeau de M. Huyghens, et je l’ai parcouru avec grand plaisir ; il est plein de belles et utiles spéculations tout à fait dignes de leur auteur. Je suis très-aise qu’il nous promette un autre discours sur la force centrifuge. C’est un sujet de grande conséquence pour la philosophie naturelle, l’astronomie et la mécanique. »

L’influence qu’un pareil témoignage établit d’une façon décisive ne fut pas cependant immédiate : l’énoncé seul des théorèmes sur la force centrifuge avait frappé Newton ; les démonstrations ne sont pas données dans le livre d’Huyghens ; évidemment lorsqu’il écrivit la lettre à Colin, Newton ne les avait ni trouvées ni sans doute cher-