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GALILÉE

qu’il prévoit en réclamant pour le physicien les droits accordés au géomètre de s’exercer sur les créations de son esprit, sans exiger que la nature les lui présente elle-même. Cette réponse excuse sa méthode sans en faire comprendre toute la portée. La vérification directe d’un principe est, il faut le remarquer, presque toujours inaccessible à l’observation comme à l’expérience. Comment vérifier par exemple que la vitesse d’un corps pesant est proportionnelle au temps de la chute ? Où prendre pour la mesurer à chaque instant cette abstraction que nous nommons vitesse, et qui n’a de réalité que dans la pensée ? Il faut nécessairement transformer le principe, et dans la longue suite de ses conséquences en trouver enfin qui soient accessibles à l’observation. Quand Galilée a montré que cette loi de vitesse posée à priori exige que les espaces parcourus soient proportionnels au carré du temps, et que la même loi doit s’étendre à la chute sur un plan incliné, il lui reste à constater qu’un trajet quatre fois plus long est accompli en un temps