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GALILÉE

satisfait à l’examen rigoureux de ses juges, il n’y a nulle apparence que, par une dernière parole de raillerie, il ait osé les braver. Plusieurs biographes ont affirmé que ce rigoureux examen du saint-office n’était autre chose que la torture, et qu’on exerça sur Galilée les dernières rigueurs : cette supposition n’a pas de fondements sérieux. Tout prouve au contraire que les tortures morales sont les seules dont il ait souffert, et en interdisant sévèrement le compte rendu du procès on a voulu, comme l’a supposé avec beaucoup de vraisemblance M. Trouessard, cacher non la sévérité, mais l’indulgence. Le saint-office, qui avait pour mission de maîtriser les esprits par la crainte, ne pouvait renoncer à sa réputation d’inexorable rigueur. Si l’amitié vigilante du grand-duc de Toscane obtint que Galilée fût traité avec douceur, il était utile de laisser croire le contraire. Lorsque d’ailleurs, conformément aux habitudes qu’il fallait bien suivre, comme l’a dit récemment, M. le préfet des archives secrètes du saint-siége, Galilée fut menacé