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GALILÉE

déjà reçu d’elle tant de faveurs, dont elle lui témoignait personnellement sa reconnaissance, » Le pape répondit que l’on avait accordé toutes les facilités possibles. « Quant à la cause, ajoutait-il, on ne peut faire moins que de prohiber cette opinion, parce qu’elle est erronée et contraire aux saintes Écritures, qui ont été dictées par la bouche de Dieu même, ex ore Dei. »

Le lundi 20 juin, Galilée fut mandé au saint-office et s’y rendit le lendemain matin seulement ; on le retint, et le mercredi 22, on le mena à l’église de la Minerve, par-devant les cardinaux et les prélats de la congrégation, pour lui lire la sentence et lui faire abjurer son opinion. La sentence porte la prohibition de son livre et sa propre condamnation à la prison du saint-office pendant un temps limité par le bon plaisir de Sa Sainteté. Il lui fallut en outre prononcer l’abjuration qu’on lui dicta. — « Moi, Galilée, dit-il à haute voix, dans la soixante-dixième année de mon âge, à genoux devant vos Éminences, ayant devant mes yeux les saints Évangiles, que je