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ET SES TRAVAUX

l’auteur mio dolce et mio bello, et, s’il se laisse aller à montrer toute sa pensée, il en atténue l’expression. « Dieu veuille, dit-il, que l’obstination soit la seule cause de vos erreurs ! On en peut guérir, tandis que la stupidité et la faiblesse sont incurables. »

Tout cela n’était pas fait pour calmer les oppositions furieuses soulevées de tous côtés par la publication de ses Dialogues, Menacé par tant d’ennemis, Galilée avait pour refuge la protection du saint-père, dont la molle condescendance faisait murmurer tous les cardinaux. Se fiant par malheur sans réserve à son amitié, il prenait peu de soin de la ménager. Sa piquante raillerie suivait ses adversaires sur toutes les voies où ils s’égaraient, et, passant en revue toutes leurs mauvaises raisons sans en dédaigner aucune, il n’avait eu garde d’oublier celles que le pape lui avait opposées lors de son voyage à Rome. Les traits dirigés avec tant d’art contre le niais Simplicio tombaient donc en partie sur l’amour-propre chatouilleux du saint-