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GALILÉE

ménagement ne pouvait désarmer ses adversaires. Ces déguisements ne peuvent cacher un mépris manifeste pour la théorie de Ptolémée, et l’ironie perce à chaque page du livre. Il y avait d’ailleurs témérité évidente à agiter des questions déjà jugées, et insolence inouïe chez un laïque à reproduire des objections tranchées depuis longtemps avec une autorité infaillible. L’exposition détaillée et complaisante d’une doctrine frappée déjà par les foudres de Rome était un désordre qui nourrissait l’esprit d’indépendance. Les ennemis de Galilée firent retentir l’Italie de leurs murmures et de leurs accusations ; théologiens et péripatéticiens s’élevaient à l’envi contre lui. Les premiers, appuyés sur la parole de Dieu, méprisaient les difficultés fondées sur le simple raisonnement, et l’accablaient avec un zèle amer sous les foudres de l’Écriture. Il a été dit par exemple : Le ciel est en haut et la terre en bas. — Si la terre tournait dans un cercle qui embrasse Mercure, Vénus et le soleil, serait-elle réellement située en bas ? — Lorsque