Page:Bertrand - Les Fondateurs de l astronomie moderne, 1865.djvu/259

Cette page a été validée par deux contributeurs.
221
ET SES TRAVAUX

aussi exactes que merveilleuses. L’ancienne Rome, reconnaissante de son rare mérite, lui aurait érigé une statue au Capitole. » Le temps de son séjour à Rome ne fut pas perdu pour la science ; c’est là que, pour la première fois, dans les jardins du cardinal Bandini, Galilée montra distinctement les taches du soleil. Déjà, l’année précédente, il les avait aperçues à Padoue ; mais, combattu et dénigré sans cesse, il craignait la contradiction et renfermait en lui-même une vérité aussi nouvelle, tant qu’il n’en avait pas la démonstration plus que certaine. Une erreur lui eût été reprochée comme une impardonnable bévue. L’existence des taches était indubitable : il les apercevait aussi distinctement que de l’encre sur du papier blanc ; c’était sur leur nature véritable et sur les lois de leur mouvement qu’il croyait devoir suspendre son jugement. Cette prudence permit au Hollandais Fabricius et au jésuite allemand Scheiner de le devancer l’un et l’autre dans la publication de la découverte que Galilée regarde, très à tort, à ce