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GALILÉE

beaucoup d’autres, il valait mieux suivre le petit que le grand nombre, et cette inclination un peu vague, fortifiée par de continuelles méditations et par la lecture attentive du livre de Copernic, devint bientôt pour lui une inébranlable conviction. Une lettre à Képler, datée du 6 août 1597, montre ses opinions très-arrêtées. Après avoir reçu le Prodrome, dans lequel sont réunis les plus forts arguments qui aient été donnés en faveur de Copernic, il lui écrit : « Je lirai votre livre d’autant plus volontiers que depuis longtemps déjà je suis partisan de Copernic. J’ai trouvé dans ses idées l’explication d’un grand nombre d’effets naturels qui autrement seraient inexplicables. J’ai écrit tout cela, mais je me garde de le publier ; le sort de Copernic m’effraye, je l’avoue : il était digne d’une gloire immortelle, et on l’a mis au nombre des insensés. Je serais plus hardi s’il y avait beaucoup d’hommes tels que vous. » Toujours pressé du désir de propager la vraie doctrine, Képler répondit : « Ayez confiance, Galilée ; peu de mathéma-