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GALILÉE

rappelle Néron contemplant l’incendie de Rome. Tout cela n’a nulle importance et ne prouve que le zèle impitoyable des éditeurs qui le publient.

Quoique déjà célèbre par ses premiers travaux, Galilée demanda, sans l’obtenir, une place de professeur à Florence ; peu de temps après, on lui accorda la chaire de mathématiques à l’université de Pise. Secouant la poussière de l’école et condamnant tout d’abord le respect de la tradition comme un obstacle au progrès, du haut de sa chaire il éclata de toute sa force contre les impertinences scolastiques, et s’appuyant sur un guide qui ne trompe jamais, je veux dire l’expérience, il osa s’avancer hors des sentiers frayés en contestant à ses collègues, étonnés de tant d’audace, la vérité de leurs doctrines tout ensemble et le titre de disciples d’Aristote. « Aristote, disait-il, nous a laissé les règles immuables du raisonnement, il a enseigné l’art de découvrir, d’argumenter, de tirer des prémisses des conséquences exactes. Celui qui suit avec une fructueuse curiosité la sage direction de ses