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KÉPLER

vements célestes ; la même pensée du Créateur se traduisant ainsi dans tous ses desseins, dont l’un peut servir d’interprète et de figure à l’autre.

Cherchant des harmonies partout où elles sont possibles, Képler consacre un chapitre à la politique :

« Cyrus, dit-il, vit dans son enfance un homme de haute taille, vêtu d’une courte-tunique, et près de lui un nain avec une robe longue et traînante. Il fut d’avis qu’ils échangeassent leurs robes, afin que chacun eût celle qui convenait à sa taille ; mais son maître déclara qu’on devait laisser à chacun ce qui lui appartenait. On aurait pu concilier les deux avis, en ordonnant au premier de donner au nain, après l’échange, une certaine somme d’argent.

« Tout le monde, ajoute Képler, voit clairement par cet exemple qu’une proportion géométrique peut être aussi harmonique : telle est 1, 2, 4, ou encore l’heureux arrangement qui donne au plus grand la robe la plus longue. Une proportion