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ET SES TRAVAUX

auxquels il est conduit auraient suffi, comme l’a dit un de nos plus illustres confrères[1], pour préserver l’ouvrage de l’oubli. Il met le problème en équation et interprète exactement toutes les solutions ; c’est encore tout ce que nous pouvons faire aujourd’hui. Mais un tel résultat ne satisfait pas Képler. « Il est prouvé, dit-il, que les côtés des polygones réguliers doivent rester inconnus et sont de leur nature introuvables. Et il n’y a rien d’étonnant en ceci, que ce qui peut se rencontrer dans l’archétype du monde ne puisse être exprimé dans la conformation de ses parties. » S’occupant ensuite de la musique humaine, et reprenant l’idée de Pythagore, qui comparait, dit-on, les planètes aux sept cordes de la lyre, il veut montrer comment l’homme, imitant le Créateur par un instinct naturel, sait, dans les notes de sa voix, faire le même choix et observer la même proportion que Dieu a voulu mettre dans l’harmonie générale des mou-

  1. M. Chasles, dans son admirable Aperçu historique sur l’origine et le développement des méthodes en géométrie.