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ET SES TRAVAUX

der les ignorants ; mais cesse de soutenir des absurdités devant ceux qui savent le fond des choses.

« Tu ne crains pas de comparer les travaux de Tycho au fumier des étables d’Augias, et tu déclares te mettre, comme un nouvel Hercule, en mesure de les nettoyer ; mais personne ne s’y trompera et ne te préfère à notre grand astronome. Ton impudence dégoûte tous les gens sensés. »

Des accusations si éloignées de la vérité ne pouvaient blesser Képler. Il méprisait tout ce vain fracas que sans droit ni raison on faisait retentir autour de lui. Quelques notes jetées en marge de la lettre de Longomontanus montrent le cas qu’il en faisait : « Charmante injure, » écrit-il ; et, plus loin : « Enveloppe ton fiel de belles phrases. » Sa réponse, dans laquelle il refuse une discussion inutile, est d’une incomparable bonté ; on y voit toute la sérénité de son âme et la modération de son caractère.

« Au moment où je recevais ton épître militante,