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KÉPLER

Les héritiers de Tycho devaient partager la propriété des tables astronomiques que Képler avait promises ; ils se plaignirent qu’il en différât la publication en occupant son temps à des recherches de physique et à de vaines spéculations ; le célèbre astronome Longomontanus se fit même l’interprète de leurs reproches et de leurs injurieux soupçons. Dans une lettre, au début de laquelle il le traite pourtant d’homme très-docte et de vieil ami, il l’accuse de porter un zèle exagéré dans la réfutation des théories de Tycho, de se laisser distraire des occupations de sa charge par la passion de tout critiquer, et de briser, en attaquant les travaux de ses amis, les liens d’affection qui les unissaient à lui. Si mes occupations me l’avaient permis, j’aurais été à Prague, dit Longomontanus, exprès pour m’en expliquer avec toi ; mais, ajoute-t-il avec une aigreur croissante, de quoi donc t’applaudis-tu tant, mon cher Képler ?… Tout ton travail repose sur les bases établies par Tycho et auxquelles tu n’as rien changé. Cherche à persua-