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ET SES TRAVAUX

entre ces opinions, qui sont autant d’erreurs, il ait une fois énoncé la vérité sans la fonder sur des raisons solides. Lorsqu’un voyageur cherche sa route dans les ténèbres d’une nuit sans lumière, et que, chancelant dans toutes ses démarches, il s’écrie à chaque instant avec inquiétude : C’est peut-être là ! parce qu’il lui arrivera une fois de rencontrer juste et de passer outre, vantera-t-on sa perspicacité ?

Il serait donc injuste de revendiquer pour Képler la découverte de l’attraction universelle, mais il n’y a pas lieu de s’en étonner. La mécanique, à peine dans l’enfance, ne lui permettait pas, quelque clairvoyant qu’il fut, d’éprouver ses idées sur les forces motrices et de les transformer en théories précises et calculées ; les travaux de Galilée et d’Huyghens étaient nécessaires pour y préparer Newton, dont ce fut l’œuvre immortelle.

Les études et les méditations de Képler furent souvent interrompues et constamment troublées par des chagrins et des embarras sans nombre.