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KÉPLER

et vrai sur lequel repose aujourd’hui toute la mécanique rationnelle : le mouvement naturel d’un corps est toujours rectiligne ; mais il ajoute malheureusement : « S’il n’a pas une âme qui le dirige, » et cette restriction gâte tout. Nego ullum motum perennem non rectum a Deo conditum esse, præsidio mentali destitutum. Il faut, d’après ce principe, une force incessante pour conduire la planète dans son orbite courbe, et cette force réside dans le soleil. Képler l’affirme expressément : Solis igitur corpus esse fontem virtutis quæ planetas omnes circumagit.

C’est la doctrine de Newton, ou, pour parler mieux, c’est la vérité.

Des admirateurs de Képler ont vu dans les deux phrases que nous venons de citer un de ses plus beaux titres de gloire. Je ne puis sur ce point m’accorder avec eux. Képler, impatient du mystère des mouvements planétaires, ne s’en est pas tenu à ces idées de génie ; incertain et irrésolu, il a essayé, au contraire, toutes les explications sans